Émotions et activité chez le chien: Entrevue avec Joël Dehasse

Vous aimeriez comprendre facilement les émotions canines? Ou comprendre le principe de la dépense d’énergie chez le chien? Le Dr Joël Dehasse, un de mes mentors et vétérinaire comportementaliste, nous explique dans cette entrevue fascinante une représentation simple des émotions du chien sous la forme d’un triangle. Aussi, il nous montre une méthode pour calculer facilement la dépense d’énergie en fonction des besoins du chien, un de mes sujets chouchous!

Description de la vidéo

Intro: Je présente Joël Dehasse, un de mes mentors, qui a la générosité de m’accorder une entrevue dans son horaire très chargé.

J’énumère les différents chapeaux de Joël : vétérinaire comportementaliste, formateur, conférencier, auteur, Belge… (pour le taquiner un peu). Joël me répond qu’il ne sait pas si c’est une qualité ou un défaut d’être Belge… je réponds qu’on va laisser les gens en juger!

1:26: Je connais surtout Joël comme formateur et vétérinaire comportementaliste. Pour débuter l’entrevue, je lui demande de nous expliquer ce qu’est un vétérinaire comportementaliste. Il répond que c’est tout d’abord un vétérinaire, formé en tant que vétérinaire généraliste, et qui s’est ensuite spécialisé dans le domaine du comportement, en particulier la psychiatrie. Le vétérinaire comportementaliste va donc analyser tout ce qui est émotionnel, c’est-à-dire les humeurs, la personnalité, la génétique du chien, et toutes les relations qu’il y a entre le comportement et l’aspect organique du chien, par exemple, les problèmes hormonaux, les problèmes neurologiques, immunitaires. Le vétérinaire comportementaliste va donc considérer l’intégralité du chien en relation avec le domaine du comportement pour juger si le chien a un comportement normal ou s’il a un trouble du comportement pathologique.

Je résume en disant qu’on va plus loin que simplement la médecine, et qu’on ajoute à cela le comportement.

2:21: Je demande à Joël s’il avait déjà l’idée de devenir vétérinaire comportementaliste lorsqu’il s’est inscrit à l’école vétérinaire. Il me répond que non, pas du tout. Lorsqu’il s’est inscrit à l’école vétérinaire, il avait l’idée de s’occuper des animaux de compagnie du côté de la médecine. Mais au fur et à mesure de ses études, ayant de l’intérêt pour des médecines alternatives comme l’homéopathie, et étudiant en parallèle l’homéopathie et la médecine vétérinaire, il s’est rendu compte que le plus intéressant, c’était l’individu derrière la maladie. Et l’individu s’exprime beaucoup dans son comportement. Le comportement est une fenêtre sur la personnalité, sur l’âme de l’individu. Alors Joël s’est très rapidement tourné vers le comportement après ses études vétérinaires.

Joël a toutefois fait de la médecine vétérinaire pendant 15 ans, tout en faisant du comportement et aussi de la médecine alternative. Et ensuite, il s’est spécialisé en comportement. Je ponctue en disant qu’il a une grande expérience maintenant. Joël, toujours humble, rectifie en me disant qu’il a une «certaine» expérience… Alors je précise qu’il a «plusieurs» années d’expérience en comportement (on joue sur les mots, là !)… car le premier livre qu’il a écrit sur le comportement date de 1982. Donc, 26 ans, que je dis… mmmmm… Joël me demande si je sais compter… ben non, que je me rends compte, c’est 36 ans ! Je conclus en disant à la blague que je suis mieux de ne pas calculer des médicaments!

3:58: J’avoue à Joël que j’ai beaucoup appris avec lui sur le chien en tant qu’individu, en tant qu’être vivant avec des besoins, avec des émotions… car le cœur de mon projet c’est ça, c’est de mettre en lumière qu’il y a des émotions derrière un comportement. Et je précise à Joël que j’adore les modèles qu’il a élaborés à ce sujet, et que c’est de ça dont j’aimerais qu’on parle dans cette entrevue.

J’annonce quels sujets j’aimerais aborder dans cette entrevue. En premier, je voudrais qu’on parle du triangle des émotions chez le chien, modèle élaboré par Joël. Je parle de ce modèle dans mon cours théorique, et c’est de Joël que j’ai appris cela. Ensuite, j’aimerais qu’on aborde le sujet des besoins du chien, car c’est souvent un problème, on ne satisfait pas suffisamment les besoins du chien. Et Joël a aussi développé un modèle là-dessus.

Alors je propose à Joël d’aller au tableau pour qu’il nous enseigne tout ça. Il acquiesce en annonçant qu’il va nous expliquer quelles sont les émotions chez le chien et pourquoi c’est intéressant de les connaître.

5:20: Nous voici donc au tableau pour une démonstration du modèle des émotions de Joël.

Il précise que ce modèle est très simple pour comprendre les émotions. Nous avons 4 émotions fondamentales chez le chien :

  1. La joie
  2. La colère
  3. La peur
  4. La tristesse

Et ces 4 émotions fondamentales donnent 3 stratégies d’action. Alors si on fait un triangle des stratégies d’action, on a :

  1. L’action (Fonce), associé à la joie et la colère
  2. L’évitement de l’action (Fuit), associé à la peur
  3. L’inhibition de l’action (Fige), lié à la tristesse

Voilà les émotions de base, qui correspondent bien aux différentes stratégies énumérées.

6:22: Et puis on a les émotions intenses, qui sont :

  1. L’euphorie, émotion intense reliée à la joie
  2. La rage et la fureur, émotions intenses reliées à la colère
  3. La panique, émotion intense reliée à la peur
  4. La détresse, émotion intense reliée à la tristesse

On a donc un autre triangle, plus grand que le triangle de base, qui est un triangle des émotions de crise, des émotions pathologiques, qui vont entraîner un excès de chacune des 3 stratégies d’action associées :

  1. Un excès d’action dans le cas de la joie/colère
  2. Un excès d’évitement de l’action dans le cas de la peur
  3. Un excès d’inhibition de l’action dans le cas de la tristesse

6:58: Liée à ces émotions, on a l’humeur. L’humeur, c’est l’atmosphère intérieure, qui est :

  • Les états «hyper» (hyperexcitabilité, hypersensibilité, hyperréactivité, hyperagressivité, etc.), liées à la joie et la colère.
  • L’anxiété, liée à la peur. L’anxiété, c’est la peur d’avoir peur.
  • La dépression, liée à la tristesse. Dans la dépression, on a une grande probabilité de ne pas bouger, de ne pas aller à l’action, de ne pas avoir d’initiative, de ne pas jouer.

Donc, on a toutes les émotions et les humeurs qui se rassemblent et qui sont ainsi assez faciles à déterminer. On peut même aller plus loin et voir où le chien se situe dans ces émotions. On peut aussi voir s’il est «coincé» à quelque part.

Par exemple, s’il est hyperactif, il est coincé dans un état hyper, il est donc coincé dans plus de joie et de colère que dans la tristesse, par exemple. S’il est coincé là-dedans et qu’il ne peut y échapper, cela fait partie de sa personnalité, qui est génétiquement programmée. On peut donc dire que ce chien, coincé dans des états hyper, est génétiquement programmé pour être dans la joie, dans la colère, donc dans l’action, dans l’agressivité, dans la sensibilité, etc.

8:17: J’interviens pour faire la distinction entre les 2 triangles : le triangle central représente les émotions normales, les émotions gérables par le chien. Joël précise que c’est dans ce triangle central qu’on est capable d’apprendre. Si on est en crise émotionnelle (le 2e triangle autour du premier), on n’est plus capable d’apprendre quelque chose de nouveau, quelque chose de créatif.

Le chien est encore capable d’associer un environnement, la présence d’une personne ou un horaire avec de la colère, qui peuvent déclencher une crise de colère, parce que la colère est encore dans le triangle des émotions gérables. On parle alors de «conditionnement associatif», c’est-à-dire que, par exemple, à chaque fois qu’on voit une certaine personne, cela déclenche de la colère, involontairement. Dans cette émotion de colère, on peut encore apprendre. Mais ce n’est pas un apprentissage agréable, c’est aversif, désagréable. Et si on veut remplacer cet apprentissage aversif par un apprentissage constructif, par exemple, remplacer de la colère par la joie, cela nécessite d’être dans les émotions physiologiques, c’est-à-dire dans le triangle central.

Mais si on est dans une crise de fureur, qui est dans le triangle des émotions de crise, on ne peut pas la remplacer par de la joie. Alors que la colère normale, encore dans le triangle des émotions gérables, peut être remplacée par de la joie, en changeant le contexte, le jeu, les émotions de base du chien.

9:23: J’ajoute que de regarder les différents triangles nous aide à placer le chien dans ses humeurs et ses actions, et nous aide à voir si on peut ou non lui faire faire des apprentissages selon l’endroit où il se situe dans un triangle ou l’autre (à l’intérieur de son triangle central ou à l’extérieur, dans le triangle des émotions de crise).

Joël complète en disant que, par exemple, si on a un chien hyperactif, on a une grosse probabilité qu’il fasse des crises de joie (euphorie) ou de colère (fureur), et durant ces phases de crise, on ne peut presque rien lui apprendre de constructif. Il ne reste qu’une toute partie du triangle central où il est encore capable d’apprendre. Le reste du temps, il n’est pas capable.

10:00: Alors j’interviens en disant que, dans ce cas, on essaie de ramener le chien dans son triangle normal, et Joël acquiesce. Je poursuis en disant que pour ramener le chien dans son triangle normal, on peut utiliser diverses stratégies, qui sont parfois les médicaments. Joël précise qu’avec les médicaments, c’est facile de ramener le chien dans son triangle des émotions normales, donc de passer de la crise aux émotions normales. Ça veut dire que, par exemple, le chien qui est en fureur, devient en colère, mais cette colère est gérable. À ce moment-là, c’est plus facile de transformer ça en joie, en activité créative. J’ajoute qu’on doit essayer de lui apprendre d’autre chose qui va apporter du plaisir au chien au lieu de la colère, de la fureur, de l’anxiété, etc. Joël affirme qu’on est dans un modèle de respect : respect du chien en lui apprenant des choses intéressantes, respect des propriétaires du chien, car si on réussit à déclencher de la joie au chien au lieu de la fureur, le propriétaire retire aussi du bénéfice de cette situation.

Je conclus en disant qu’on travaille pour le bien-être du chien, mais aussi pour celui des propriétaires ainsi que pour celui de la famille (que Joël appelle «système»). Joël renchéris en disant que de travailler dans un modèle de respect, c’est aussi bénéfique pour la société, car si un chien est moins agressif, par exemple, c’est toute la société qui en profite.

11:05: Je demande maintenant à Joël de nous montrer le modèle d’activité qu’il a élaboré pour satisfaire les besoins du chien. Joël commence en disant que c’est un modèle ultrasimple. À force de voir beaucoup de chiens, il a fini par remarquer que ceux qui produisent de l’agressivité, des vocalises, de la destruction, etc., et sont des chiens qui bougent beaucoup, qui sont dans l’action. Alors Joël s’est dit : «Tiens, ces chiens qui sont dans l’action, peut-être qu’ils manquent d’activité à la maison!» Alors il a revu les dossiers de ses clients pour en venir à la conclusion que oui, la plupart des chiens (80%) manquent d’activité, et à cause de cela, ils vont produire une activité.

11:45: Alors il s’est demandé : «C’est quoi, l’activité chez le chien?» C’est le fait de bouger. C’est la différence par rapport au sommeil. Durant le sommeil ou une sieste, le chien ne bouge pas. Mais tout le reste du temps, le chien produit de l’activité. Selon ses calculs, Joël a conclu que le chien avait besoin d’environ 5 heures d’activité par jour. Et il s’est posé cette question : «Activité, oui, mais quelle activité?» C’est là qu’il a commencé à lister les différentes activités du chien :

  • Activités locomotrices (AL), comme courir
  • Activités vocales (AV), comme aboyer
  • Activités masticatoires (AM)
  • Etc.

Toutes ces séquences de comportement, basés sur des patrons-moteurs qui sont programmés génétiquement, donnent une formule d’activité générale chez le chien (AG) :

AG = AL + AV + AM + …

Cette formule d’activité générale chez le chien est la somme des différentes formes d’activités (X étant le type d’activité) :

AG = ∑ AX

Joël ajoute qu’il s’est rendu compte qu’il y a un facteur de pondération pour chacune de ces activités, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas la même valeur émotionnelle, autrement dit, pas la même valeur de fatigabilité pour le chien. Ce facteur de pondération, en mathématique, est appelé «facteur K», et Joël l’ajoute à la formule :

AG = ∑K AX

13:00: Nous obtenons donc une formule qui dit que : si le chien a besoin de 5 heures d’activité par jour, et qu’on lui donne 2 heures de promenade, il lui manque 3 heures d’activité. Sur ces 5 heures, s’il n’a que 2 heures d’activité locomotrice, eh bien il va faire autre chose pendant 3 heures. Et cet «autre chose», il va le faire en fonction de sa génétique, de ses besoins qu’il veut satisfaire. Il va peut-être se mettre à détruire le mobilier, parce qu’il a besoin de mastiquer. Ou il va peut-être vocaliser, parce qu’il a plutôt besoin d’activité vocale. Donc, il va orienter son activité en fonction de sa génétique pour produire des comportements.

Joël poursuit en disant : si j’ai un chien qui vocalise, c’est-à-dire qui jappe 5 heures par jour, je me dis que, si je lui donne plus d’activité locomotrice, il va moins vocaliser. Si je lui donne 2 heures d’activité locomotrice, il passe de 5 heures à 3 heures de vocalises par jour. Formule toute simple.

13:54: Mais Joël a poussé la réflexion plus loin. Il a remarqué qu’en donnant au chien 2 heures d’activités masticatoires, ses vocalises disparaissaient complètement ou presque. Il s’est demandé : «Comment ça se fait?» Il a réalisé que l’activité masticatoire a une valeur de pondération (coefficient K) de 3, alors que l’activité locomotrice a un coefficient de 1, et que l’activité vocale a également un coefficient de 1.

Joël explique que le chien est programmé pour ne pas se fatiguer. Donc, tous les comportements locomoteurs, comme courir, galoper, trotter, sauter, tous les comportements vocaux et tous les comportements de chasse qui sont liés à de l’activité locomotrice ne fatiguent pas le chien. Par contre, le fait de mastiquer, comme lorsque le chien a capturé une proie et qu’il arrache le cuir et la viande, qu’il mastique les os, ça, ça le fatigue beaucoup. Donc, un chien peut courir facilement jusqu’à 100 km quasiment sans fatigue, simplement avec un peu d’entraînement, mais par contre, mastiquer 3-4 heures va l’épuiser.

15:03: Joël ponctue que c’est extraordinaire comme constatation! Parce qu’on a une activité (masticatoire) beaucoup plus fatigante que les autres. Alors si on reprend son exemple de chien qui jappe 5 heures par jour, et qu’on lui fournit 1 heure d’activité locomotrice et 2 heures d’activité masticatoire, ça fait :

1 h locomoteur + (2 h masticatoire x coefficient de 3 = 6 h) = 1 h + 6 h = 7 h d’activité générale.

Donc, les vocalises devraient disparaître. Mais pas totalement, parce que le chien a tout de même besoin de vocaliser, d’aboyer. Mais au lieu de japper 5 heures, il va peut-être japper 15 minutes, par exemple, ce qui devient acceptable pour un propriétaire de chien.

15:42: Joël poursuit en élaborant d’autres solutions de dépense d’énergie. Par exemple, il y a d’autres activités encore plus fatigantes pour le chien, et ce sont les activités intellectuelles. Pour ces activités, on monte le coefficient de fatigabilité à 5. Les activités intellectuelles, c’est lorsque le chien doit discriminer des codes, des odeurs, des symboles, des couleurs, etc. Cela le fatigue énormément. Mais, malheureusement, ponctue Joël, ça fatigue aussi le propriétaire. J’ajoute que, toutefois, avec l’activité intellectuelle, le chien se fatigue vite. Je le constate lorsque je vais en consultation, les chiens sont brûlés lorsqu’on s’en va.

16:14: Joël précise que lorsque les activités sont accompagnées d’une émotion forte, le coefficient de fatigabilité monte à 10. Par exemple, si le chien fait une crise de panique de 15 minutes, il est épuisé pour le reste de la journée. Il ne va plus courir, plus mastiquer, plus rien faire. La même chose s’il fait une crise de rage ou de fureur. Par contre, Joël précise que les émotions fortes ne sont pas du tout une solution thérapeutique! Il a juste voulu expliquer que lorsqu’un chien vit une émotion extrêmement forte, ça le fatigue énormément.

Je résume en disant qu’il y a moyen de fatiguer nos chiens sans faire 5 heures ou 100 km de course par jour. On utilise diverses stratégies d’activités pour satisfaire leurs besoins. C’est ça l’important.

17:02: Joël renchéris en disant que, sans être la vérité totale du chien, cette formule de l’activité générale, elle marche bien, et elle permet de déterminer avec chaque propriétaire ce qui correspond bien à leur chien à eux. Et le chien sait bien nous le dire. Par exemple, si le chien détruit, il a besoin de détruire, il a donc besoin de mastiquer. Le chien vocalise? Il a besoin de vocaliser, mais peut-être qu’on peut diminuer cela en lui donnant d’autres activités. Il faut voir quelles activités le propriétaire peut donner par jour à son chien… S’il peut donner 10 heures d’activités par jour, c’est parfait! Mais si on n’a que 1 heure par jour à donner à son chien, alors il faut trouver une ou plusieurs activités compensatoires.

Par exemple, on peut lui faire faire 15 minutes d’activité intellectuelle, 1 à 2 heures d’activité masticatoire, 2 heures d’activité locomotrice, et le laisser aboyer 15 minutes (même lui faire faire de l’aboiement sur commande). Alors on commence à avoir tous les besoins de satisfactions du chien comblés et, pour le propriétaire, ça ne devient pas un investissement de temps qui va lui demander 10 à 12 heures par jour. Ça va peut-être prendre 1 à 2 heures par jour, mais c’était déjà le temps qu’on avait prévu lui consacrer. Par contre, ce temps est divisé d’une façon plus qualitative, qui permet de satisfaire les 5, 6 ou 8 heures de besoin d’activités du chien.

Je conclus en disant qu’ainsi, on a des chiens plus heureux, des propriétaires plus heureux et des familles plus heureuses. Joël acquiesce en disant que c’est le but.

18:11: Pour terminer l’entrevue, je pose à Joël ma question chouchou : «As-tu déjà fait quelque chose dans ta vie que tu considères comme une erreur, mais que, même si tu avais le pouvoir de changer cette chose, tu la referais quand même pour ce que cela t’a apporté ?»

Joël m’avoue qu’il n’a pas de réponse immédiate, qu’il faudrait qu’il y réfléchisse quelques semaines avant de pouvoir me répondre. Il ajoute cependant que des erreurs, on en fait tout le temps parce que nos apprentissages se font par approximation. Il dit aussi qu’on apprend des expériences des autres et que, grâce à ça, on n’est pas vraiment obligé de répéter leurs erreurs.

Il ajoute toutefois qu’il s’est rendu compte un jour que ce qu’il essayait de faire, c’était de stopper un problème de comportement et qu’en fait, c’était une erreur. Par exemple, lorsqu’un propriétaire lui disait que son chien détruisait tout dans la maison, c’était une erreur d’essayer de stopper ce problème. Ce que Joël a appris, c’est qu’il fallait plutôt satisfaire le besoin de détruire du chien. Le chien est en train de nous dire ce qu’il a besoin de faire! S’il détruit pendant 3-4-5 heures pendant la journée, il nous dit qu’il a besoin de détruire quelque chose. Donc, l’activité masticatoire sera une solution pour ce chien.

19:31: Joël résume en disant qu’après avoir essayé avec peu de succès de traiter les chiens en stoppant leur problème de comportement, car c’est ce qu’il pensait qu’il devait faire, il s’est rendu compte que ce sont les chiens eux-mêmes qui lui ont donné la solution pour régler leurs propres problèmes. Et à partir de là, c’est devenu tout simple, nous dit Joël.

Je lui dis, avec un sourire, que voilà, il l’a finalement la réponse à ma question! Et Joël de réaliser qu’en effet, il avait une réponse!

Je remercie chaleureusement Joël et j’ajoute que ça été un privilège et un grand plaisir pour moi de faire avec lui cette entrevue extrêmement instructive.

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2 réflexions sur “Émotions et activité chez le chien: Entrevue avec Joël Dehasse”

  1. Marielle LaFrenière

    Allo Michelle, je trouve que c’est une belle entrevue et une belle présentation de l’entrevue. Éducatif et accessible pour tous. Bravo.

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